La norme est ennuyeuse. - Mia

Belle journée, douce rêverie dès le réveil. Le froid parisien te mordait les joues mais tu n'en avais que faire. Seul le soleil élevé bien haut dans le ciel t'importait. La douce chaleur de l'astre te caressait la peau alors que tu lézardais dans le parc. Ton épaisse veste jaune canari empêchait à la fin de l'hiver d'agresser ta peau du sud, tant habituée à une température plus élevée. A même l'herbe, tu n'étais pas du genre à poser tes fesses sur un des bancs de pierres froides de l'université. Tu préférais avoir la terre à portée de main pour y plonger tes doigts fins, la sentir vivre contre ta peau. On te prenait souvent pour une folle avec tes collants bariolés souvent déchirés, tes chaussettes pas assorties et ton air mutin. On t'imaginait plus facilement dans un domaine artistique d'ailleurs. Oui tu aimais l'art, c'était une de tes passions. Alors tu adorais par dessus tout, voir leurs visages arborer une expression de totale surprise lorsque tu leur révéler que toi, ce que tu étudiais, c'était l'astrophysique. Dans ta promotion tu faisais office d'ovni c'était certains. C'était peut être cliché - et tu n'aimais pas les clichés - de définir tes collègues de geek. Mais pour la plupart ils en avaient le look en tout cas. Tu observais les gens passer devant toi, ces âmes courant après le temps. Ces copies du lapin d'Alice, qui se hâtaient pour ne pas être en retard. Ca te faisait sourire, comme à peu près tout dans ce vaste monde. Comme une position naturelle, tes lèvres étaient étirées vers le haut quasiment en permanence. Parmi ces êtres que tu voyais évoluer sous tes yeux, une personne te détacher du lot. « Mia ! » Tu appelais ton amie en retirant tes doigts du sol pour lui faire un signe. Remarquant les traces boueuses sur ta peau, tu attrapais un chiffon que tu avais dans ton sac, ceux que tu utilisais pour tes cours de peinture que tu avais toujours avec toi. La terre autour de toi avait été assez labourée pour aujourd'hui. Tu te relevais, passant tes doigts sur ta jupe pour la défroisser avant d'accueillir Mia les bras ouverts vers elle. Tu la serrais contre toi en lui placardant un baiser bien bruyant sur la joue. Tu n'avais jamais eu de problèmes avec l'intimité ni le contact physique. « Comment tu vas ? » C'était comme ça que tu voyais les choses avec elle, simplement.